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Inventer une langue ? Quelle idée farfelue et saugrenue ! Pas si sûr. L'exercice ouvre des espaces de
liberté inédits pour un musicien. Et n'allons pas croire que tout cela ne signifie rien.
C'est le son, le bruit des mots qui font sens.
— Patrick Labesse - Le Monde
Richard Monségu nous transporte grâce à son chant ample et habité. Il chante dans une langue bizarre, pas franchement familière, inconnue même. C'est normal, cette langue c'est de la pure invention.
— Le Monde
De ces interférences rares entre une musique sans parole, mais non sans voix, et une discipline savante, mais se défiant de la toute puissance du savant, sont nées des explorations musicales improbables.
— Philippe Corcuff - JOURNAL Mediapart
Un folklore mondial et imaginaire toujours aussi inclassable.
— Jean Berry - WEBZINE Mondomix
RICHARD MONSÉGU | DIRECTEUR ARTISTIQUE
→ VOIX ÉPIQUE
→ CHANT, PERCUSSIONS, DANSE
Percussionniste, batteur, chanteur et compositeur, Richard Monségu se présente comme un musicien sociologue, et non l'inverse.
Enfant, les mélodies de Stevie Wonder et Bob Marley l’enchantent. Il danse sur les rythmes envoûtants des musiques afro-américaines et rêve d’un autre monde en écoutant Atom Heart Mother et Dark Side of the Moon de Pink Floyd.
A 14 ans, il ne tient plus en place, il est Dj dans les bals disco et anime une émission humoristique à la radio du coin.
De la danse au rythme, il n’y a qu’un pas et Richard trouve dans les percussions l’expression toutes les couleurs du monde. A 16 ans, il se lance à corps perdu dans la musique, sans distinction de style ou de genre. En pleine mode de la « world music », il écoute et enregistre fiévreusement les émissions et concerts de musiques traditionnelles et électriques du monde entier programmées sur Radio France.
Repéré par des danseurs africains, pour la plupart anciens membres de Ballets installés en France, il est sollicité pour accompagner des cours de danse et intègre des groupes de musiques africaines, arabes et gitanes. On le retrouve sur une dizaine d’album world, chanson, trad, électro, jazz, rock et pop de groupes connus et inconnus, professionnels et amateurs.
A partir de 1990, il joue dans les bars musicaux, les fêtes et les mariages gitans, algériens, marocains, tunisiens, afghans, guinéens, sénégalais et antillais à Toulouse, Bordeaux, Lyon et à l'étranger. Au contact de musiciens chevronnés, il découvre la fulgurance d’une musique spontanée, la puissance de l’instant et de l’immédiat. L’évidente certitude de la jeunesse. En apprenant à émouvoir le corps du danseur, Richard croit découvrir la musique de toutes les danses, de tous les corps.
Parallèlement, il enseigne ses créations polyrythmiques et mélodiques dans des cours et des stages de percussions en associations et MJC.
Ces rencontres culturelles à la fois réjouissantes et bouleversantes, sur fond de musiques et danses populaires extra-européennes, le questionnent profondément sur la colonisation et le regard que porte l’occident sur les étrangers. Pour trouver des réponses, il se tourne vers la sociologie critique. Sa plus longue enquête (1991-1998) est consacrée aux chanteurs et musiciens interprètes de chansons populaires algériennes, marocaines et tunisiennes qui jouent dans les cafés musicaux et les fêtes privées de Lyon et de la région lyonnaise. L'ethnomusicologue et musicien Éric Montbel lui propose une coréalisation du CD « Musiciens du Maghreb à Lyon » (1996) produit par le Centre des Musiques Traditionnelles en Rhône-Alpes. Il obtient un D.E.A. en Sciences Sociales en 1999.
En 2000, il décide de mettre à l’épreuve son approche pédagogique dans le monde académique. Il enseigne les percussions et la batterie au CRR de Lyon et en écoles de musique ainsi que la sociologie et l’anthropologie à Lyon II. En 2008, il quitte définitivement les milieux institutionnels pour se consacrer à la recherche et mener des actions artistiques et pédagogiques au sein de la compagnie Antiquarks, fondée 3 ans plus tôt avec le musicien Sébastien Tron et Sarah Battegay, directrice de Coin Coin productions.
Ses expériences singulières dans les mondes de l’art et de la science, son travail de coexistence des opposés et définissent sa posture d’artiste et sa transformation du monde qu’il décide de mettre au service des cultures dominées.
Il diffuse son travail artistique et sociologique par des ateliers de socioanalyse en MJC et intervient à l'Université Populaire de Lyon depuis 2011.
Richard Monségu développe un travail singulier sur les phonèmes. Il triture et articule les sons pour créer l’illusion d’une vraie langue. Vocaliste, il crée une intention dans le timbre de la voix et dégage une authentique émotion sans rien dire. Chanteur, il exprime la ferveur des révolutions humanistes, le trouble et l’exaltation d’aventures héroïques. L’auditeur imagine sans peine une signification universelle parce que les signes résonnent. La ferveur délicate de son timbre s’inspire de Stevie Wonder, Pedro Aznar, Joni Mitchell, Bobby McFerrin ou David Bowie mais aussi de chanteurs méconnus du monde latin, arabe, perse ou africain qu’il a découvert dans sa jeunesse.
« Mes créations artistiques et pédagogiques s’appuient sur des expériences ethnographiques de terrains dans différents mondes musicaux croisées aux travaux de l’anthropologie historique, aux œuvres des écrivains réalistes, à la socioanalyse de Pierre Bourdieu et la psychanalyse de la connaissance de Gaston Bachelard »
Richard Monségu